Classe bleue – Formation d’adultes aisance aquatique – Chatelaillon

Tous à l’eau !!

Fresque collective partie 1- classe de école Joncherie Chatelaillon-Plage

Du 16 au 20 octobre 2023, 98 élèves de GS et 17 élèves de CP des écoles de Jonchery, Les Sables, Thairé et Croix chapeau, ont participé à une « classe bleue » au centre aquatique de Chatelaillon-Plage. L’objectif de ces classes bleues est bien de répondre à un enjeu majeur de notre société qui est la lutte contre les noyades chez les plus jeunes. A l’issue de celle-ci, les enfants doivent pouvoir évoluer en toute sécurité affective et objective : « Celle-ci se définit comme une première expérience positive de l’eau qui fonde la capacité à agir de façon adaptée dans une diversité de situations rencontrées en milieu aquatique. Envisagée comme un continuum ouvert d’acquisitions, l’aisance aquatique est particulièrement visée pour les enfants de moins de 7 ans. » (Note de service du 28-2-2022, BO n°9 du 3 mars 2022). 

En raison de deux séances de 35 minutes par jour (une le matin, une l’après-midi) les élèves évoluent dans le grand bassin, sans matériel de flottaison. Ils se déplacent tout autour du bassin en se tenant à la goulotte puis progressivement ils s’emparent, quand ils se sentent prêts, des diverses propositions qui leurs sont faites. Ils comprennent peu à peu que leur corps est flottant, qu’ils peuvent entrer dans le milieu aquatique proximal de différentes manières et à différents endroits, s’y orienter et s’en extraire commodément, sans gêne. 

Cette classe bleue avait la particularité de servir de support à une formation d’adultes d’une vingtaine de personnes, CPC mission EPS, MNS, enseignantes, venues de divers lieux de Charente-Maritime, et évoluant dans des contextes très différents notamment dans des bassins couverts comme à Châtelaillon-Plage ou d’extérieurs comme à Aigrefeuille d’Aunis.Cette semaine permet aux élèves de bénéficier de la mise à disposition de professionnels de la natation, spécifiquement formés à l’aisance aquatique ; pour les adultes stagiaires, cette formation est l’occasion d’échanger sur les pratiques, parler un langage commun et se préparer à accompagner au mieux les futures séquences d’aisance aquatique pour les classes de GS/CP en prenant en compte les particularités de leur contexte.

Hélène Brescia et Stéphanie Lemonnier, enseignantes sur Châtelaillon-Plage, se sont toutes les deux portées volontaires pour la participation de leur classe. Très motivées, elles souhaitaient également suivre la formation en tant que stagiaires, formation de 30 heures qui a nécessité l’attribution d’un remplaçant dans chacune des deux classes. Elles ont accepté toutes les deux de faire un retour sur cette expérience.

Une préparation indispensable en classe 

En amont de la semaine, en classe ont eu lieu des échanges libres autour de la « piscine » pour laisser les questions, les éventuelles peurs, angoisses, envies émergées.

Les élèves n’étaient donc pas désorientés à l’arrivée sur le bassin :  des échanges autour des photos de la piscine pour la mise en place du vocabulaire (vestiaires, pédiluve, bassin, plage…), sur le contenu du sac de piscine et une remise en ordre des photos pour mieux appréhender le déroulement d’une séance avaient été travaillés en classe auparavant.

Les règles de « Bien vivre ensemble » à la piscine avec affiche à l’appui ont été étudiées, des petits entraînements « Je sais me déshabiller/ m’habiller/ me sécher tout seul… » avec des mises en situation ont permis d’appréhender ce temps plus sereinement sur place.

 A l’issue des séances, de retour en classe, les élèves ont pu s’exprimer et faire part de leur expérience et ressenti, notamment par le dessin.  Certains dessins parleront d’eux-mêmes…

Retour sur cette expérience 

Pour Hélène, les retours des élèves ont été très positifs : « même les plus inquiets concernant cette activité étaient très contents de leurs expériences. Le bémol était de devoir se changer plusieurs fois dans la journée ; certains ont trouvé les tours de bassin ennuyeux. »

 Stéphanie, enseignante de l’école des Sables revient également quelques semaines plus tard sur le ressenti des élèves : « Excellents ! Ils étaient ravis de leur semaine. Certains ont emmené leurs parents à la piscine, notamment xxx qui craignait tant de mettre sa tête dans l’eau. J’en ai parlé avec la maman pour qu’elle s’habitue au moment de la douche à avoir le visage mouillé (ses cheveux frisés ne sont lavés qu’une fois par semaine et chaque fois la maman lui disait « Mets bien la tête en arrière sinon tu auras de l’eau dans les yeux ! »

Cette expérience incitera l’enseignante à expliquer l’importance de certains gestes aux parents qui pourraient permettre de lever certaines angoisses. « Dès ma réunion de rentrée, j’expliquerai aux parents l’intérêt d’habituer les enfants à avoir le visage mouillé lors de la douche ! »

Classe de l’école des Sables – Chatelaillon-Plage
Classe de l’école des Sables – Chatelaillon-Plage

Quant aux parents, ils étaient très contents et ont expliqué que leurs enfants semblaient plus à l’aise dans l’eau et qu’ils avaient progressé.

 Quelques bémols concernant le rythme effréné ont tout de même été formulés. En effet, il faut une logistique et une organisation bien calibrée pour le lavage, séchage des maillots et serviettes. Beaucoup appréhendaient également la fatigue des enfants liée aux 2 séances quotidiennes, fatigue ressentie par certains d’entre eux.  Stéphanie explique qu’une maman s’est montrée sceptique quant à l’intérêt pour son fils car « il n’avait désormais plus peur de s’approcher du grand bassin… ! ». En effet, suite au stage, il n’avait plus peur de s’approcher du bassin privé donc l’inquiétude de la maman s’est amplifiée puisque la surveillance allait être d’autant plus active !

L’enseignante rappelle donc l’importance de sensibiliser très fortement les parents sur un niveau de vigilance accru avec ou sans aisance aquatique. Les organisateurs de la classe bleue ont d’ailleurs tenu à ajouter sur le petit « diplôme-attestation de réussite » remis à chaque élève à la fin de la semaine, un mot adressé aux parents pour rappeler la vigilance et la surveillance qui doivent être constante quel que soit le niveau des enfants.

Voici le texte ajouté de l’autre côté de l’attestation :

Fresque collective partie 2- classe de école Joncherie Chatelaillon-Plage

Suite à cette semaine en tant que stagiaire, Stéphanie et Hélène et quelques formateurs ont accepté de répondre à quelques questions :

Quel(s) éléments(s) marquant(s) gardez-vous de cette formation ?

« Prendre le temps de se poser, d’observer les élèves et d’analyser leur comportement afin de mieux adapter les consignes au cas par cas, ne pas se sentir obligée de donner constamment une (nouvelle) consigne.

Par ailleurs, je donnerai un rôle plus limité aux parents. »

Les formateurs ont attiré l’attention sur le nombre d’expériences en une ou deux minutes sans donner de conseils aux élèves sachant que cette expérience est beaucoup plus ancrée si elle part des enfants eux même. Trop d’intervenants donnent des consignes autour du bassin, ce qui empêche finalement les enfants d’expérimenter par mimétisme ou par souvenir des consignes déjà données. Il est essentiel de prendre du recul et d’observer.

Les enseignantes ont trouvé le lien théorie/pratique très intéressant : les ressources apportées (vidéos, jeux de mise en scène, articles…), les discussions partagées, les enchaînements bassin/retour…

Avez -vous rencontré des difficultés, appréhensions avant le stage ? Pendant le stage ? Et si oui, lesquelles ? Ces appréhensions ont-elles été levées ?

Hélène fait part de petites appréhensions, en particulier par manque de connaissance du sujet, pour prendre les premières séances « mais les formateurs et stagiaires étaient bienveillants, heureusement… »

 « Avant le stage, je m’interrogeais quant à la prise en charge de ce gros groupe d’élèves : Quelle organisation ? Quelle surveillance ? Finalement les trinômes de départ sont contraignants mais rassurants car nous sommes 3 pour un petit groupe d’élèves. » (Stéphanie)

En effet, le cadre de la formation d’adultes était ici très spécifique. Trois à quatre adultes étaient en charge d’un groupe d’élèves et afin que tous les stagiaires aient un rôle durant les séances, ils étaient tour à tour enseignant, surveillant et observateur.

Classe de l’école des Sables – Chatelaillon-Plage

Les CPC avec la mission EPS présents font le même constat : les formateurs ont ralenti le rythme au fur et à mesure des séances et les élèves ont beaucoup progressé. « La sortie de la logique de classe, de groupe est primordiale. Les élèves circulent tous autour du bassin dans l’eau. Les PE doivent avoir conscience des échelles de progression avec consigne à donner qui soit adaptée à un moment précis. Les élèves doivent passer et repasser et ils progressent. Bluffant ! Les élèves sont dans l’eau et actifs du début à la fin. »

Stéphanie poursuit sur ses inquiétudes « Pendant le stage, on doit agir sous l’œil d’experts de la natation et je ne me sens jamais légitime dans ces moments-là (comme lors des cycles piscine) mais les formateurs ont su instaurer un climat bienveillant d’échanges entre nous.»

Pensez-vous pouvoir réinvestir des éléments de cette formation dans votre pratique ?

« Bien sûr ! J’ai eu par ailleurs des réponses à mes interrogations. » (Stéphanie)

« J’espère que oui, mais le laps de temps important entre cette semaine de formation et la prochaine session va être un facteur négatif : beaucoup d’oublis et de réflexes, pour ma part. » (Hélène)

Quel changement de regard sur l’aisance aquatique portez-vous suite à cette formation?

Stéphanie : « J’avais déjà une opinion très positive sur le sujet l’ayant vécu 2 années de suite dans de bonnes conditions. Cela a conforté mon opinion même si on se sent quand même impuissant face à des enfants vraiment récalcitrants… Néanmoins ça peut débloquer des choses, pas forcément sur le moment mais dans la durée (exemple de XXX) d’où l’importance de l’échange avec les parents et les enfants pendant le cycle, ce qui est le point négatif de la formation, mais on ne peut pas tout avoir ! ». En effet étant stagiaire sur la formation, Stéphanie n’a pas pu faire le lien directement avec les familles tout au long de la semaine, d’autant plus que le stage était suivi de 2 semaines de vacances !

Hélène : « J’ai plus de connaissances sur le sujet. Pendant la semaine, mes observations étaient plus précises, car je savais mieux évaluer les actions/réactions des enfants. Je savais leur donner des nouvelles consignes/propositions. »

Quels conseils donneriez – vous ou recommanderiez-vous à de futurs enseignants de participer à une formation sur l’aisance aquatique?

Stéphanie : « Bien sûr ! C’est une chance de pouvoir suivre une formation de cette qualité. Merci Gwen et Dorothée ! Précieux moments que de pouvoir rencontrer et échanger avec des professionnels autres qu’enseignants. »

Hélène : « Se laisser porter par la formation, sans appréhension. Profiter des différents moments d’échanges, avec les formateurs et les stagiaires. »

Stéphanie : « J’ajouterais même que c’est à refaire dans d’autres domaines ! Je me souviens d’un stage d’une semaine en maths avec Mr xxx, professeur de mathématiques à l’IUFM quel bonheur ! Merci Laury de t’être investie pour notre participation ! »Hélène : « Merci à toi d’avoir lancé tout cela ! »

Cette formation d’adultes adossée à une classe bleue a été organisée par la Fédération française de Triathlon en partenariat avec la CDA de la Rochelle, gestionnaire du centre aquatique de Chatelaillon et la DSDEN17. Le financement est assuré par l’ANS (agence nationale du sport).

Merci à Sandra Petit, organisatrice locale pour la FFTri, à Dortohée  Séné et Gwen Le Franc, formateurs Icare (https://icaresolutions.fr/),  à Olivier Fesquet directeur du centre aquatique de Chatelaillon-Plage, à Pascale Bourdier et Renaud Bonnenfant cpdeps 17, à Mme Puisais inspectrice de la circonscription d’ASA, aux enseignantes titulaires et remplaçantes, aux directrices impliquées, aux élèves des 4 écoles….et au conseil départemental qui a réalisé les « diplômes-attestations de réussite ».

Laury SPOR conseillère pédagogique mission EPS de la circonscription d’Aunis Sud Atlantique

Publié dans 2. Les parcours éducatifs, 4.2 La natation scolaire du cycle I au cycle III, Connexion | Commentaires fermés sur Classe bleue – Formation d’adultes aisance aquatique – Chatelaillon

EPS tous les jours à l’école de Saint George de Longuepierre

L’équipe des 3 enseignants de l’école de Saint George de Longuepierre a mis l’autonomie de l’élève au cœur de son projet d’école : ludo-pédagogie, ateliers autonomes, classe flexible, tutorat au service d’une pédagogie active et coopérative. Cette école primaire est d’ailleurs suivie par le CARDIE, elle a répondu à l’appel à projet « Notre école faisons l’ensemble », elle est également labellisée Génération 2024 et E3D. Quel dynamisme !

Dans cette approche globale et individuelle de l’élève, bien sûr l’EPS, et l’EPS au quotidien, est programmée tous les jours qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Le contrat « activité physique quotidienne est rempli et avec du sens pour les élèves et donc, au final :  une grande motivation, du bien être pour chaque élève et professeur de l’école et un climat scolaire au top. Tous les élèves ont, de la PS au CM2, leur précieux carnet d’EPS où, ils créent le souvenir, la trace de leur parcours EPS à l’école; en lien par exemple avec les activités physiques et sportives de l’école, la culture sportive découverte en classe, les jeux olympiques, les interviews de sportifs de très haut niveaux venus les rencontrer à l’école, des sorties en lien avec l’EPS, des rencontres USEP…

Ce carnet qui est régulièrement rapporté à la maison est aussi un bon moyen d’échanger sur l’EPS en famille et de cultiver cette alliance parentale si importante pour les écoles d’aujourd’hui pour la réussite de tous.

« L’essentiel de notre pédagogie est basé sur une démarche favorisant l’apprentissage par l’essai/erreur, la coopération entre pairs, le tutorat, la manipulation, l’autonomie et le développement de l’estime de soi » tient à nous partager le directeur de cette école.

Laurent ROUFFET – cpc mission EPS de la circonscription de saint Jean d’Angély

Publié dans 2.2.1 30 mn d'activité physique quotidienne, Connexion | Commentaires fermés sur EPS tous les jours à l’école de Saint George de Longuepierre

Parcours sportif complet à l’école de Fouras

Un parcours sportif complet favorisé par des temps forts pour les élèves de l’école de Fouras

A l’école élémentaire de Fouras, labellisée génération 2024, un lien fort s’est construit avec le club de Tennis de table installé sur la commune. Les élèves de CE2 et CM2 bénéficient d’un cycle d’apprentissage autour de cette activité depuis quelques années avec des contenus qui ont évolué pour prendre en compte l’égalité fille/garçon et ne pas exacerber la comparaison entre pairs. En amont du cycle d’apprentissage, les termes à connaitre sur le tennis de table sont identifiés par les élèves. Un travail sur leurs représentations est aussi proposé. Les élèves apprécient cette activité qui leur permet d’avoir plusieurs rôles, de découvrir l’histoire et les champions de ce sport. La rencontre sportive scolaire est toujours très attendue !

Ce champ d’apprentissage 4 : conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel est complété par d’autres activités tout au long du parcours de l’élève telles que le judo ou le taekwondo. Les élèves ont pu retrouver certaines de ces activités (tennis de table et judo) et en découvrir d’autres (boxe et escrime) lors de la journée village olympique organisée sur la commune le 17 novembre 2O23 par le CDOS17 en partenariat avec la collectivité, l’USEP17 le département et la DSDEN17.

Si ces activités relèvent toutes du même champ d’apprentissage, les trois autres champs ne sont pas délaissés pour autant.

Le champ d’apprentissage 1 : produire une performance maximale, mesurée à une échéance donnée

L’école est engagée dans le projet Audrey Merle, les élèves se préparent tout au long de l’année pour vivre et partager un triathlon scolaire avec d’autres écoles du territoire. Audrey Merle, triathlète et duathlète française, a remporté le titre championne du monde en relais mixte en 2015 et a participé aux Jeux olympiques d’été 2016. En 2021, elle est sacrée championne d’Europe de duathlon courte distance.

Cette grande sportive encourage les élèves et échange à distance avec eux sur ses expériences. Des séquences de natation, cyclisme et course à pied ainsi que les temps de transitions pour enchainer ces activités couvrent une quarantaine de séances d’EPS.

Le champ d’apprentissage 2 : adapter ses déplacements à des environnements variés est pris en compte au sein de chaque cycle et les élèves savent qu’en CM2, ils ont la chance de pouvoir vivre un cycle d’apprentissage autour des activités nautiques financées par la CARO : voile sur optimiste ou catamaran, canoé-kayak.

Le champ d’apprentissage 3 : s’exprimer devant les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique est plus particulièrement investi par les CE1/CE2 qui réalisent depuis plusieurs années un projet danse avec un professionnel. L’année dernière, ils se sont emparés du projet OCCE « Bals en liance » autour des quatre éléments avec pour final une rencontre avec les autres classes du projet.

Au delà de la programmation en EPS, les 30 min APQ ont été investies principalement à partir d’un nouvel aménagement de la cour de l’école

L’école a repensé l’aménagement de la cour et ses tracés. La cour été aménagée avec différents jeux tracés, notamment :

  • Une ligne de course de 200 m avec un point de départ et d’arrivée dont la couleur change tous les 50 m
  • Un terrain délimité avec un centre
  • 4 carrés pour réaliser différents défis avec un ballon

Des supports qui favorisent le mouvement pendant la récréation et que les élèves peuvent réinvestir dans le cadre des 30 min d’APQ.

L’association USEP d’école s’inscrit dans le projet départemental USEP17 et participe déjà depuis trois ans au circuit USEP de la flamme olympique !

Magali PAIRAULT – CPC mission EPS circonscription de Rochefort




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3h d’EPS et 30mn d’APQ en complément à l’école La Genette de la Rochelle : visite de Sarah Steyaert

Une médaille pour Sarah Steyeart à l’école La Genette de la Rochelle

A peine la porte de l’école franchie Sarah est assaillie de questions, de sollicitations, de demandes d’autographe ! Tranquillement elle adresse un petit mot à chacun et signe des autographes personnalisés. Mais il est temps de rentrer en classe et tous n’auront pas eu la chance d’avoir son petit papier signé. Alors Sarah va dédicacer une photo pour tous, photo que les enseignants vont dupliquer et donner à chaque élève.

L’inattendue est bien la médaille que vont remettre les élèves des classes de CM à Sarah, une médaille qu’ils ont confectionnée pour elle, pour la remercier de sa venue, pour l’encourager pour la suite des compétitions, pour partager avec elle cette envie de la voir aux JO 2024 défendre les couleurs de la France.  Quel moment émouvant pour Sarah mais aussi pour toute l’assemblée qui, tout à coup, devient bien silencieuse, un silence qui en dit long !

Pour fédérer toute la communauté éducative et renforcer le sentiment d’appartenance au groupe, les élèves ont créé leur drapeau ! Une conception coopérative des 5 classes avec au centre, le soleil d’ELA réalisé en Land Art sur un fond au couleur de l’olympisme. Dans chaque angle, on aperçoit les 4 Labels de l’école : G24, Euroscol, Aire marine Educative et Ecole associée de l’UNECO.  L’école s’est engagée dans un projet Eramus+ portant sur l’enseignement et les apprentissages coopératifs. C’est dans ce cadre que les élèves et les professeurs ont pu découvrir des activités physiques et sportives locales de divers pays d’Europe comme par exemple le Ringol en Espagne. Depuis trois ans, avec la labellisation Génération 2024, l’intérêt porté aux APSA n’a cessé de fédérer l’équipe et d’inscrire l’école dans la dynamique Paris 2024.  C’est la fête aujourd’hui, l’école vient d’apprendre qu’elle a été retenue pour assister aux Jeux Paralympiques 2024 ! La venue de Sarah résonne aussi très fort, car les élèves dans le cadre de ce label bénéficient de 4 séquences EPS de voile scolaire grâce à la municipalité qui les accompagne.

La présentation de l’école et les dispositifs/actions dans lesquels elle est impliquée impressionne Sarah. Elle, qui est également PE, sait tout ce que cela représente. Mais ce qui la touche le plus ce sont bien les valeurs développées à l’école comme fil rouge et enjeux premiers : la collaboration et la coopération, la solidarité et l’entraide, l’ouverture aux autres.  Une équipe soudée qui fait le choix de classes à double niveaux et au-delà organise un dispositif de 20h annuelles de mixage des élèves de toute l’école visant le renforcement des compétences citoyennes autour, cette année d’un projet en littérature..  Des valeurs qui s’enseignent au travers de toutes les disciplines, que Sarah observe concrètement avec les CP lors d’une séance EPS de leur séquence en lutte : les élèves coopèrent pour porter et installer les tapis et il faut être plusieurs pour les transporter « C’est comme pour la mise à l’eau d’un bateau ! ».  Après une rapide mise en train, ils s’organisent très vite suivant les différents rôles sociaux : arbitre ou lutteur. Chacun sait parfaitement ce qu’il a à faire et tous les arbitres prennent chacun leur tour la parole pour annoncer le score mais aussi les fautes éventuelles constatées. Le respect des adversaires est primordial.

En entrant dans la salle où elle est attendue par les CM1-CM2, Sarah découvre une exposition sur la voile scolaire vécue dans l’école.  Les élèves ont pu prendre le large comme Sarah et naviguer « En catamaran » jusqu’à l’île de Ré, une journée complète, en juin dernier ! ». Même l’enseignant a les yeux qui brillent comme les élèves quand il raconte cette aventure, ce sentiment de liberté qu’ils peuvent partager avec Sarah pour qui c’est si important.

Les élèves sont impatients d’échanger d’en savoir un peu plus sur Sarah, son parcours, ses envies, ses projets. Et la surprise est que les élèves de CM2 vont questionner Sarah en anglais !  Bravo !  Ce n’est que la première surprise. Les élèves de CM1 vont prononcer leurs encouragements en chinois en appui d’une magnifique affiche qu’ils ont confectionnée de façon coopérative : « chacun des 4 groupes de la classe a rédigé en français un message d’encouragement que la professeure a traduit en chinois en deux phrases accessibles pour la classe. Chaque message est composé de 4 caractères. Il a fallu s’entrainer à écrire à l’encre de chine. Un représentant de chaque groupe a reproduit un caractère sur l’affiche. Les autres élèves ont écrit les autres caractères avec du papier découpé aux couleurs olympiques pour les coller sur l’affiche ».  Les deux élèves qui expliquent la démarche à Sarah, acceptent de lui traduire. Ils peuvent lire : « Tu es très courageuse » (coins de l’affiche), « Souhaiter toi bonne chance » dans les anneaux Olympiques. C’est le moment que Sarah choisit pour leur montrer son titre obtenu à Pékin lui aussi en chinois.  

Ce temps d’échange permet aux élèves de se représenter un peu mieux la vie d’une sportive de haut niveau « Je n’ai pas de vacances tout le temps, j’en ai parfois après les compétitions, les grandes échéances. Et même durant la période des fêtes de fin d’année, je dois m’entrainer tous les jours… Ma vie de famille et mes enfants ont effectivement un impact sur ma carrière. C’est parfois plus difficile pour la récupération, la charge mentale est plus importante… Mais je partage aussi avec la plus grande pour l’instant cette activité et j’ai le projet de partir en famille un an en bateau…J’ai vécu moi-même avec mes parents sur un bateau avant d’arrivée à Chatelaillon Plage où j’ai commencé l’optimiste à 7 ans…. ». C’est alors que Sarah explique à quel point elle était angoissée à l’idée de naviguer quand elle a commencé « Mon premier sentiment sur optimiste… horrible ! Je me retrouve dans cette petite coque de noix, qui se retourne, que je ne contrôle pas, qui se rempli d’eau et …. Sans mon grand frère. Je me suis complètement débarrassée de cette angoisse seulement en 2012 au moment où le sentiment de liberté l’a emporté ».  Ce discours résonne chez certains élèves qui eux aussi ont parfois eu peur lors des séquences de voile : « Ceux qui ont eu peur sur opti, vous voyez que ça n’empêche pas de faire une carrière sportive » reprend l’enseignant des CM2. A la demande des élèves, Sarah explique aussi le mode de sélection pour les JO à partir d’évènement couvrant l’année entière de mars 2022 à mars 2023. « C’est un cumul de régates, pas forcément en lien avec nos places. Trois personnes décident en fonction de notre façon de naviguer. Il n’y aura qu’une équipe française dans notre catégorie. Le bateau sur lequel nous naviguons est difficile, il demande beaucoup d’agilité. Nous nous entrainons aussi à Marseille pour comprendre le vent, les courants, la mer. Les équipes des autres pays viennent aussi à Marseille s’entrainer… ». 

Dans cette école dont la cour est exiguëe mais qui possède une salle de motricité, où les installations sportives ne sont pas proches, il faut s’organiser pour proposer une activité physique quotidienne.  Les heures d’EPS pour les plus grands se font au stade sur des séances longues, sur la plage de la Concurrence parfois (ultimate par exemple). Les 30mnAPQ, les jours où il n’y a pas d’EPS, se vivent dans la petite salle de motricité en hiver. Aujourd’hui et durant toute la période les élèves ont pu construire un flash mob que Sarah se fait un plaisir de réaliser avec eux. Les élèves réalisent des étirements, des assouplissements, du gainage à partir d’une bande sonore réalisée par l’enseignant durant le confinement de 2020.  Ils accèdent alors à une meilleure connaissance d’eux même, ils apprennent progressivement le nom de différents muscles et chaines musculaires.  Ensuite, Sarah a à cœur de leur proposer un travail de concentration en lien avec l’équilibre et une prise de conscience de sa respiration. Elle explique qu’elle réalise elle aussi quotidiennement ces exercices qui lui sont utiles pour la navigation.

L’IEN nouvellement nommée sur la circonscription et présente à ce temps de partage salue ce dynamisme : « Je souhaite exprimer ma profonde reconnaissance envers Sarah Steyaert pour sa générosité et son dévouement à partager son expertise avec les élèves, incarnant un parcours exceptionnel et inspirant. Son engagement envers l’excellence sportive et son éthique irréprochable serviront de modèles aux jeunes esprits. Cette école, qui donne un sens profond au parcours scolaire des élèves et influence positivement leurs futurs parcours professionnels, se distingue par le dynamisme de son équipe. La volonté manifeste des enseignants de se former, l’engagement de tous les acteurs, et la cohérence des différents projets entrepris nourrissent cette quête de sens, essentielle au bien-être et à l’épanouissement des élèves ainsi que de l’ensemble de la communauté éducative ».  Avec le projet génération 2024, l’ouverture culturelle de l’école se réalise aussi autour d’un langage commun qui fait sens dans le monde entier : le sport.

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De l’EPS à l’école d’Ardillières et 30mn d’APQ en complément: visite de Sarah Steyaert

Une école à l’heure de l’Olympisme de la petite section au CM

La visite de l’école conduit à la salle de motricité où les CE2 et CM1 explorent différentes façons de se déplacer lors d’une séance de la séquence EPS cirque. Il s’agit de « marcher sur un nuage »… mais à l’arrivée de Sarah, difficile de rester concentrés sur la tâche. Elle est applaudie. Un des élèves demande si elle est professionnelle et plusieurs veulent savoir si elle passe à la télé et sur quelle chaine !

Lorsque Sarah franchit le seuil de la porte de la classe des PS, qui sont alors occupés à des travaux en ateliers, elle découvre avec étonnement, un optimiste ! C’est un des « coins jeux » de la classe, « un peu bruyant parfois » concède l’enseignante mais au combien intéressant. « Comment s’appelle ce bateau ? …. Un optimiste » répond un des élèves du haut de ses trois ans.  « Il devient parfois un bateau de pirate, il est utile pour se protéger des requins…. Tout un univers imaginaire !  C’est aussi l’occasion de parler de ce qui flotte, ce qui coule et d’engager un travail avec les élèves » précise la maitresse.  Tout un programme ! Sarah est émue, elle qui a commencé à 7 ans à naviguer sur ce support au club de Châtelaillon-Plage et qui avait peur que son bateau se remplisse d’eau, se retourne.

Les MS et GS investissent eux aussi la thématique des JOP. Ils sont tous sur la marche haute du podium sur l’affiche personnalisée de leur porte-manteau ! Leur médaille s’affiche sur la couverture de leur cahier de vie individuel dans lequel sont rassemblés leurs différents travaux mais aussi leurs aventures avec leur famille. Ils savent qui est Sarah et quelques-uns viennent lui poser des questions.

Dans cette école spacieuse avec deux cours mutualisées entre la maternelle et l’élémentaire, un espace vert à proximité, une salle de motricité, tous les enseignants mettent en place les séances de motricité quotidienne pour les C1, les 3h d’EPS pour les C2/C3 dont une est en co-intervention pour les CE2 et CM avec un intervenant de la communauté de commune d’Aunis sud atlantique. L’équipe d’école a fait un point sur les activités physiques proposées aux élèves en EPS et ce qui concerne les 30mn APQ afin de dresser quelques perspectives d’évolutions

Télécharger le document Fiche actions promotion de la santé par les activités physiques et sportives

C’est l’heure de la récréation et les élèves s’agglutinent autour de Sarah. Elle leur répond avec beaucoup de bienveillance, d’attention. « Je sais ce que ça représente pour les élèves de me voir, alors j’essaie de me rendre la plus disponible possible ».  En récréation, différentes zones par classe sont proposées avec des activités différentes auxquelles s’ajoute une zone libre où les élèves des différentes classes peuvent se retrouver. Le planning est affiché, les élèves en autonomie installent le matériel et le rangent. Tous les espaces sont investis et ce qui s’observe aujourd’hui est la pratique mixte filles garçons aux activités.

« C’est Sarah, elle est là, elle a un maillot bleu blanc rouge » précise un élève de CP en rentrant en classe. « C’est la tenue que je dois porter en représentation ou quand je fais du sport. Aujourd’hui je l’ai mise pour vous. » Les CP/CE1 veulent découvrir leur énigme sportive hebdomadaire – Rituel : quel est ce sport ? – avec Sarah en classe. Les élèves expliquent « Chaque semaine, on reconstruit une image avec des morceaux. On regarde et on doit deviner le sport des JO de Paris en 2022… en 2024… cet été quand l’école sera finie ».  « C’est la voile ! Est-ce que c’est Sarah ? Heu… NON…parce qu’il y a sur la voile le drapeau de l’Angleterre… » Sarah les questionne sur ce qu’ils observent encore et explique « Quand on participe à une compétition, il n’y a pas notre nom sur la voile comme sur la photo du tableau où apparait le nom des navigatrices, sauf aux JO. Là on a notre nom à côté du drapeau sur la voile. Je l’avais moi aussi quand j’ai participé au JO à Pékin puis à Londres et la première fois ça m’a fait quelque chose de savoir que tout le monde allait le voir ! » Elle attire l’attention des élèves sur la couleur des maillots sur l’image. « Bleu ! » « Oui le premier jour, nous avons un maillot avec notre nom et après la première course il est possible qu’on porte un maillot bleu ou jaune ou rouge. A votre avis pourquoi ? » « Ca représente l’eau !.. .Ca représente les premiers ou les derniers. » « Oui tu y es presque, le jaune représente … ? »  « L’or, le premier ! » « Exactement, le bleu ? « Le deuxième », « le rouge le troisième et c’est comme cela aussi que les équipages sont reconnus. Bravo à vous pour la lecture de l’image ! ».

Les élèves ont autre chose à faire découvrir à Sarah c’est Phrygie, leur mascotte, qui est installée dans son tote bag et elle découvre le monde grâce à chacun des élèves de la classe en allant dans les familles. Chaque enfant a alors une mission : lui faire découvrir une activité physique et sportive, prendre une photo ou illustrer dans le journal de Phrygie et écrire quelques phrases pour expliquer. Aujourd’hui c’est Baptiste et Léopaul qui racontent les aventures de Phrygie durant la semaine dans leur famille à Sarah.  « Vous avez fait tout ça. C’est beaucoup ! Et vous savez, c’est grâce à vous que je touche Phrygie, c’est la première fois pour moi ! » Cette échange est aussi l’occasion d’aborder le lieu des JO 2024 pour la voile « A Chatel ! Dans le pacifique ! Dans l’atlantique !  Dans la méditerranée ! … Oui à Marseille ».
Une séquence d’échange passionnante et un travail « intelligent, à leur hauteur, un très beau travail » fait remarquer l’IEN de la circonscription venue encourager toute l’équipe et féliciter les élèves.

Une petite pause active s’impose. Il n‘y a qu’à franchir le seuil de la porte et les élèves qui connaissent l’exercice, leur groupe sont immédiatement en activité : il s’agit de décompter de 20 à 0 tout en étant en mouvement : un des élèves au centre du cercle saute et décompte pendant que les autres courent en cercle puis changement de rôle sans s’arrêter jusqu’au dernier passage.

Sarah rencontre ensuite les CE2-CM pour une série de questions réponses.  Sarah leur apprendra que son bateau a été baptisé, sabré au champagne comme c’est la coutume et qu’il porte le nom d’une amie disparue « Arielle ». Elle explique « les JO de Pékin étaient mes premiers jeux et ils ont été compliqués, je n’avais pas voulu écouter l’entraineur, je me suis autorisée à sortir du village… alors que la compétition et l’entrainement demandent beaucoup de rigueur : s’entrainer tous les jours, se coucher tôt, ne pas abuser des soirées tardives, s’alimenter correctement ». Elle leur explique à leur demande la procédure d’inscription pour les JO auprès de la fédération française de voile « avec un papier à signer pour s’engager dans le parcours de qualification. C’est un moment à ne pas rater ».  Interrogée sur l’ambiance avec ses adversaires, elle précise qu’en ce qui la concerne, elle reste centrée sur elle-même et sur son objectif avec sa co-équipière « le sport c’est le sport, la compétition c’est un monde particulier. Avec mes adversaires c’est cordial mais parfois les équipages entre eux ne sont pas sympas ».  Les élèves posent des questions sur son salaire « un salaire de PE + des primes de la fédération », ses sponsors « ceux de la fédération qui servent à payer les déplacements, le logement, les courses dans un budget limité bien sûr et d’autres sponsors personnels qui permettent de payer les experts qui nous entourent avec Charline, des experts pour la préparation physique, la préparation mentale, des experts techniques, bref tous les intervenants autour de nous.» Durant l’entretien elle évoquera ses autres passions mais reviendra sur le sentiment de liberté que lui procure la voile qui est source de beaucoup de plaisir.

Un autre sportif viendra au cours de l’année dans l’école, le contact a déjà été pris, il s’agit cette fois d’un athlète paralympique qui pratique la plongée.  A cette occasion Phrygie paralympique viendra rejoindre la Phrygie de la classe pour des aventures familiales sportives partagées !

Des rencontres importantes dont les élèves se souviendront et qui renforcent la valeur accordée aux activités physiques et sportives.

Publié dans 5. Des rencontres entre athlètes et écoles 17, Connexion | Commentaires fermés sur De l’EPS à l’école d’Ardillières et 30mn d’APQ en complément: visite de Sarah Steyaert

30mn d’APQ en complément de l’EPS à l’école de Bussac-Forêt: visite de Sarah Steyaert, découverte du Double Dutch

Le label Génération 2024 est mis en avant sur le fronton de l’école Michel et Jeannine Andrieux (anciens instituteur) et « d’autres labels vont suivre d’ici peu de temps : précise la Directrice de l’école à la délégation présente (Sarah, Mme CANTEAUT, IEN, M. MASSICOT CPCEPS, les représentants de la municipalité).

Cette école élémentaire rurale de 4 classes compte une équipe enseignante stable et investie dans des projets pédagogiques inscrits dans une réalité de territoire. « Pour donner envie de rester aux PE, il faut s’inscrire dans des projets, se sentir bien dans l’école. Nous avons choisi une identité autour de l’EPS. L’USEP est également très présente pour pallier au manque de clubs locaux, c’est l’occasion pour les enseignants de ce territoire d’échanger, imaginer, se retrouver ».  L’engagement pour la promotion de la santé à l’école n’est pas nouveau, ni la place donnée à l’activité physique et sportive. Il y a de l’espace pour bouger dans la grande cour de récréation.  Les enseignants observent l’activité physique des élèves pour adapter leurs propositions afin de favoriser la pratique physique ou l’intensité de celle-ci.

La programmation en EPS couvre de façon harmonieuse et équilibrée tous les champs d’apprentissage à partir d’APSA… peu habituelles pour certaines.   C’est le cas du Double dutch que découvre Sarah à l’école lors de la séance EPS à laquelle elle participe.  Plusieurs ateliers sont proposés aux élèves.   « J’essaie de sauter le plus vite possible. Les tourneurs doivent accélérer. Ça fait du bien, on ne s’arrête pas, on doit continuer de sauter, on est essoufflé, trop essoufflé et … j’ai plus le temps de bien reprendre de l’air, j’arrive plus à sauter. Attends je récupère…. J’y retourne c’était bien », explique un des garçons du groupe.  « Moi, je cherche à réussir, à bien sauter et m’amuser, des fois je fais des demi-tours… Des fois, je ne sais ce qui fait que je n’y arrive pas ».  Il faut par binôme apprendre à tourner la ou les cordes à un rythme régulier pour permettre à d’autres de traverser et/ou sauter seuls ou à plusieurs, en variant sa vitesse, les figures de sauts, en inventant une chorégraphie. Les élèves s’organisent, assument les différents rôles, développent leur motricité et leurs capacités physiques. « Le double dutch nous apprend à faire équipe, à respecter et prendre soin des autres », explique une élève.

« Devant l’hétérogénéité des élèves, il faut que nous adaptions les propositions et laissions du choix aux élèves. Parfois au début, certains élèves commencent à sauter au-dessus de ligne ou de la corde posée au sol. Il faut pour certains pouvoir se repérer dans l’espace. Petit à petit, ils prennent confiance et progressent»  ajoute une des enseignantes.

Dans la continuité du cycle 3, cette activité est également proposée au collège en EPS dès la 6ème. Les élèves de l’école s’entrainent, répètent et progressent également lors des 30mn APQ durant lesquelles les cordes sont à disposition. Une rencontre Double dutch avec le collège de Montlieu La Garde est prévue en fin d’année scolaire. Un temps de formation accompagné par les professeurs d’EPS a permis de partager une culture commune sur l’activité en questionnant l’égalité fille/garçon.

La visite commence par la classe de CP-CE1, qui travaille en français sur une histoire dont la thématique est la natation, actuellement programmée sur le bassin des Antilles de Jonzac et financée par la CDC Haute-Saintonge.   « Pour pratiquer mon sport, il faut savoir nager. Savez-vous de quoi il s’agit ? ». Les élèves veulent savoir si son bateau se retourne. « Oui mais on le remet droit et on peut rentrer au port, on ne dort pas sur mon bateau. Il y a des bateaux pour faire du sport comme le mien et des bateaux pour se promener qui ne se retournent pas. Nous avons un entraineur qui nous aide pour redresser notre bateau ».

La visite se poursuit avec les classes de CE2-CM1-CM2 qui ont préparé beaucoup de questions.

« Comment peux-tu être maîtresse et être sportive de haut niveau ? L’éducation nationale m’a autorisée à être détachée de la classe. C’est-à-dire qu’elle me donne du temps pendant une année ou plusieurs pour que je puisse m’entrainer et participer aux différentes compétitions. Après les JO de Paris 2024, je redeviendrai maîtresse».

« Pourquoi avoir choisi être sportive de haut niveau à la voile ? » Sarah explique qu’à leur âge, elle pratiquait plusieurs sports, du tennis, de la danse, de la voile, du volley-ball. Elle raconte qu’elle a gardé ces deux dernières activités au collège, a progressé et eu de bons résultats en voile en compétition.  « C’était pour moi, une opportunité pour faire de grands championnats en voile et donc j’ai donc privilégié et gardé cette activité ». Cette question met les enfants en perspective car à l’école ils s’engagent avec les enseignants sur plusieurs disciplines sportives dont deux s’inscrivent en fil rouge dans la programmation : le double-dutch et le base-ball. Ils ont d’ailleurs déjà rencontré Bruce Bochy, le prestigieux entraineur américain de base-ball né en 1955 à Bussac-Forêt et des joueuses sélectionnées au pôle france. Ils savent qu’ils peuvent poursuivre leur engagement dans cette activité au club des Drosers de Montendre. L’entraineur du club Jean-Lenoir anciennement professeur EPS au collège co-intervient déjà dans l’école en EPS.

Les élèves sont aussi intéressés par des points plus techniques de navigation sur le 49erFX. Ils pratiquent eux-aussi l’activité voile en CM1-CM2 dans le cadre de l’EPS sur la base nautique de Jonzac. « Sur ce bateau, je navigue debout et j’adore ça ! Je navigue au trapèze. Je tiens la barre. Mon équipière Charline tient l’écoute et nous devons être très synchrones pour aller là où nous voulons car le barreur seul ne peut pas diriger ce bateau. Nous devons bien communiquer. Je suis dans le vide parce que le vent pousse dans les voiles et je dois compenser cette force pour que le bateau ne se retourne pas. Je suis obligée de me pencher ». Alors « Es-tu déjà tombée dans l’eau ? OUI tous les jours et j’adore ça ! Sauf quand il fait très froid !  Ce n’est pas grave de tomber, c’est juste physique pour remettre le bateau à l’endroit et on dépense alors beaucoup d’énergie. Pour apprendre il faut rater, l’erreur fait partie de la progression comme en maths ou en français ». Ils sont surpris quand Sarah explique qu’elle n’a pas de bateau à elle, qu’elle navigue sur des bateaux qui lui sont prêtés par la fédération.

Questionnée sur ses participations aux JO, Sarah explique sa volonté de devenir maman et les contraintes de la vie de sportive de haut niveau « Il faut faire beaucoup de sacrifices, on voit moins les amis, moins la famille, on part à l’étranger mais on ne visite rien ». A la demande des enfants, elle liste les pays dans lesquels elle s’est rendue et la liste est longue « A la maison, j’ai une carte du monde sur laquelle je note les différents lieux de compétitions et/ou d’entrainement ». Tous les regards se tournent spontanément vers le planisphère affiché en classe pour suivre les indications de Sarah.

Elle raconte aux élèves son expérience lors des JO : « A Pékin, ma première participation, j’étais jeune, c’était très difficile, il fallait s’adapter en permanence. Il y avait un quart d’heure de marche pour aller prendre son petit-déjeuner dans une tente… J’ai adoré Rio car j’étais plus mature et plus présente…Je sais que je vais adorer Paris. Je rentre 6ème du championnat d’Europe où j’ai pris beaucoup de plaisir même si je n’ai pas gagné ! ».

Les échanges vont porter alors sur les ressentis et les émotions de Sarah, « des émotions fortes qu’il faut savoir accueillir pour les gérer, les dépasser. On apprend à mieux se connaitre soi-même ».

Durant les échanges, elle aborde son entrainement, sa régularité, sa quotidienneté, son intensité. Dans cette école les élèves et les adultes connaissent les recommandations d’APS pour leur tranche d’âge : une heure d’activité physique quotidienne à intensité modérée ou forte. Sur le temps scolaire les récréations actives sont en place et les élèves utilisent et gèrent le kit Génération 2024. Sur le temps périscolaire, la municipalité met à disposition un animateur proposant ou accompagnant les enfants dans leur pratique sportive. L’école s’était inscrite volontairement au dispositif 30mn APQ dès la proposition institutionnelle.

Aujourd’hui, lors des 30mn APQ sont proposés des défis Double-Dutch, défis vitesse, défi artistique, défis freestyle. Les propositions varient en fonction de la programmation en EPS tout au long de l’année.

Sarah ne repart pas sans avoir dévoilé deux de ses trophées : les deux titres auxquels elle tient beaucoup, le titre de Championne du monde et son titre de 5ème au JO de Pékin. « Mais quel est ton secret pour gagner ? Je dois ressentir du plaisir sur l’eau et du plaisir avec ceux avec qui je travaille ». Elle explique au 88 élèves de l’école l’histoire de l’arrivée de la flamme olympique dans le stade pour l’ouverture des jeux « A Pékin, l’athlète était sur un très grand vélo, tout en haut avec la flamme olympique, qui incarne un idéal de paix et d’amitié entre les peuples. Il est venu allumer celle du stade, celle qui brille de jour comme de nuit pendant toute la durée des JO. Ce moment est magique. Nous sommes comme dans une bulle, un cocon. Lors de cette cérémonie, nous sommes excités, joyeux, nous avons envie d’être là. A la fin des JO, au moment où il faut éteindre la flamme, j’ai ressenti de la tristesse, de la nostalgie ».  On entend alors un des enfants, intrigué « Comment font-ils pour garder la flamme allumée ? Tu pourrais voir, toi, si elle reste bien allumée la nuit la flamme à Paris ? »

Avant de se quitter, petits et grands rejoignent la collation de fruits et d’eau offert par la municipalité.  Des élèves demandent une autographe et le petit bout de ruban bleu blanc rouge qui s’échappe de la poche de Sarah est vite récupéré par une des élèves qui l’entoure !

Toute l’équipe et les élèves remercient Sarah d’être venue jusqu’à eux. Les applaudissements sont chaleureux. Sarah est comblée par ses partages qui sont si importants pour elle.

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