30mn d’APQ en complément de l’EPS à l’école de Saint Sulpice d’Arnoult: visite de Sarah Steyaert

Bienvenue Sarah

C’est une première de rencontrer une sportive de haut niveau, pour les élèves de cycle 2 de l’école de Saint Sulpice d’Arnoult. Alors avec leurs enseignants ils ont préparé ce moment. Les élus des communes du RPI, le représentant du SIVOS, l’inspectrice de la circonscription, la conseillère pédagogique en EPS sont présents et tous viennent encourager les élèves à pratiquer une EPS de qualité et une activité physique quotidienne en complément.

Convaincues de l’importance d’une pratique sportive régulière, pour la santé, pour l’épanouissement des élèves, pour leurs apprentissages, les enseignants du RPI ont demandé et obtenu le label Génération 2024 en septembre, en partenariat avec le Comité départemental de Hockey sur Gazon. Ils veulent ainsi intensifier et renforcer l’ouverture au monde sportif dans ce territoire rural où l’offre sportive est limitée. Tous les élèves du RPI sont concernés, l’école de Plassay et celle des Essards également. Les collectivités vont jouer le jeu de l’accompagnement autant qu’elles le pourront.

Les élèves de la classe de CE1 ont fait le point sur leurs représentations des JOP et tout au long de l’année, ils vont se documenter pour enrichir leurs connaissances, les partager avec les autres élèves.  Les élèves ont décoré l’école avec des flammes olympiques qu’ils ont confectionnées. C’est l’occasion pour Sarah de leur raconter l’histoire de la flamme. « On pourrait courir avec, nous aussi » propose un des élèves. 

Les jours où il n’y a pas d’EPS, les élèves pratiquent les pauses actives. Ces rituels sont bien installés dans la classe de CP qui invite Sarah à participer avec eux. Chacun la veut dans son équipe ! Aujourd’hui il s’agit d’un relais coopératif et d’un relais créatif à la fin desquels l’enseignante propose aux élèves de se déplacer dans l’espace en se centrant sur sa respiration « Inspirer par le nez, puis souffler longtemps par la bouche ».  Des exercices précieux pour enchainer avec les situations d’équilibre que leur présente alors Sarah. Pas toujours facile !

Avec les CE1, Sarah complexifie les situations « Ne quitte pas la balle des yeux, je vais la déplacer, ne bouge pas la tête, juste les yeux. Maintenant, tu ne la quittes toujours pas des yeux et quand je la lâche, tu la récupères ».  Un, deux, trois essais. Gagné ! « Vous pouvez vous entrainer vous aussi. Cet exercice permet de se concentrer, de se centrer sur soi, il permet de connecter les deux cerveaux ». Aussitôt dit, aussitôt repris par quelques-uns. Mais il est l’heure de ranger le matériel car toutes les classes ont préparé des questions pour Sarah et il revient aux CE2 de les lui poser.

Pourquoi avez- vous choisi ce sport?. « J’ai vécu toute petite sur une maison qui flotte, un bateau, jusqu’à mes 6 ans [presque comme eux]. Et puis mes parents se sont arrêtés à Chatelaillon-Plage et j’ai commencé la voile avec mon frère, puis les compétitions à partir de 8 ans. Les JO, je ne connaissais pas à votre âge, ce n’était pas un rêve. Petit à petit ils ont fait partie de mon parcours. ».

Même si les élèves ne font pas de voile, ils sont intéressés par les prouesses physiques de Sarah. « Comment tenez-vous l’équilibre ?  Grâce à un trapèze, et des fois, je m’accroche aussi à mon équipière. Je travaille l’équilibre à terre sur des ballons et des planches. Je me prépare à être en instabilité ». « Est-ce que vous tombez ? Oui tous les jours et c’est chouette de tomber dans l’eau ! » « Comment faites-vous pour être concentrée? la concentration vient très vite sur le bateau, la difficulté c’est d’être coordonnée avec Charline pour aller dans la même direction. Coopérer avec Charline, c’est comme coopérer avec un camarade de classe. On essaie de se comprendre soi-même puis comprendre l’autre, nos points forts, nos faiblesses, ses points forts, ses faiblesses et on aide l’autre quand il en a besoin. Il faut apprendre à se parler, à dire ce que l’on ressent, accepter les difficultés de l’autre. On apprend comme vous. On se trompe, on tombe, on recommence. »

Pas si facile à faire et les élèves ne s’y trompent pas, ils questionnent encore « Est-ce qu’il vous arrive de vous fâcher avec Charline ? Avec Charline rarement, avec les concurrentes parfois ! On a le droit d’exprimer ses émotions, la joie, la peur, la colère, la tristesse. C’est important de les exprimer et de revenir ensuite à un état plus stable ». 

Comment gérer ses émotions lors des compétitions ? « Est -ce stressant les JO ? Oui. On attend depuis 4 ans mais on est content d’y être aussi, d’être là. Alors la peur est nécessaire quand il y a un danger. Mais là ce n’est pas de la peur, je stresse et j’accueille cette émotion avec plaisir car je sais qu’elle est liée à mon envie d’être là. Le stress c’est normal, il permet de faire de grandes choses. Quand vous êtes stressés, essayez d’apprivoiser ce stress en vous demandant comment vous le ressentez, et où dans votre corps, mettez-lui une couleur… » Des conseils précieux aussi bien pour les enfants que pour les adultes.

Dans leurs recherches sur Sarah, les élèves ont découvert son embarcation et interrogent Sarah sur le fonctionnement et le matériel.  C’est l’occasion d’un apport de vocabulaire spécifique « Comment fait-on pour lever la voile ?  Avec un bout accroché tout en haut et qui passe dans le mat, c’est la drisse » Toutes les cordes ont un nom sur le bateau. Ce n’est pas facile. Il a fallu que je l’explique à Charline au début. Il y a des couleurs différentes ».  Ils veulent savoir combien de courses fera Sarah aux JO (3 courses d’une demi-heure par jour sur 6 jours puis une course pour les 10 premiers équipages), le nombre de participants (Un bateau/pays soit environ 25 bateaux dans sa catégorie comme 60 aux championnats du monde ou chaque pays peut présenter plusieurs équipages), si un bateau de secours existe, où et comment se déroulent les entrainements (en salle pour prendre en ce moment de la masse musculaire pour compenser la force du vent dans les voiles et sur l’eau 3 à 4h presque tous les jours).

Sarah a réservé pour la fin quelques trophées qu’elle montre aux CE2: une médaille de championne de France, son titre de championne d’Europe, son « titre » de 5ème aux JO de Pékin. 

Elle ajoute « Le plus important n’est pas la médaille, c’est se faire plaisir ! »

Et dans la cour, avant son départ, devant l’insistance des élèves, elle ajoute « Si j’ai une médaille aux JO, je vous promets, je reviens vous la montrer ! Après les JO je redeviendrai maitresse ».

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