Sarah Steyaert en visite à l’école de Bernay Saint Martin : EPS et projets sportifs favorisent les 30mn d’APS par jour

« Bienvenue Sarah ! Nous avons l’impression de vivre avec vous déjà depuis plus de deux mois, depuis que nous savons que notre école a été choisie pour votre venue, quelle chance ! » Le mot d’accueil du directeur est confirmé par les élèves de GS qui interpelle Sarah un peu plus tard « Ah on te connait, on t’a déjà vue à la vidéo ! ». Et oui l’école a préparé l’ensemble des élèves car c’est une grande première que de recevoir une championne avec ce palmarès.

Dans cette école rurale, RPI concentré qui regroupe les communes de Bernay St Martin, Courant, Migré et St Félix et accueille 133 élèves, l’EPS se pratique presque tous les jours et les projets sportifs ponctuent régulièrement l’année : rencontres USEP, stage voile, randonnées pédestres, sorties vélo, projet RB…. « Des champions en formation ! ». Les infrastructures (salle de motricité, cours de récréation aménagées, parc de jeux, stade, piste de BMX, salle polyvalente) à proximité sont utilisées au quotidien ou en fonction des projets. Dès que possible les déplacements s’effectuent à pied et bientôt à vélo, des enseignements ont lieu en mouvement en extérieur et les cours de récréation sont organisées pour favoriser la dépense physique. Une animatrice périscolaire de la CDC Vals de Saintonge propose des activités physiques lors de la pause méridienne. Une attention particulière est donnée à la restauration, la mairie ayant fait le choix d’un retour à une cuisine faite sur place avec un « chef cuisiner ». Il va à la rencontre des élèves pour leur apporter des connaissances à propos des plats qu’il leur propose. « Moi, j’ai une nutritionniste qui m’accompagne, c’est important l’alimentation. Actuellement je cherche à prendre du poids » précise Sarah.

L’environnement naturel riche et aisément exploitable étonne toute la délégation qui accompagne la venue de Sarah. En effet, l’infrastructure récente, spacieuse, avec du matériel moderne (tablettes tactiles, VPI…) offre des conditions d’enseignement favorables dont profite l’équipe éducative. Le soutien des collectivités pour le financement des projets et des activités EPS spécifiques comme la natation, la voile ou le canoë, le transport pour se rendre sur les installations sportives et/ou culturelle est essentiel : « l’école est très souvent la seule porte d’entrée à la culture » indiquent ensemble, le directeur de l’école et Mme le Maire. La municipalité est une commune labellisée Terre de jeux qui s’engage pleinement dans la promotion de l’activité physique dans un territoire qui ne compte que très peu de clubs sportifs. A chaque vacance, des stages sportifs sont organisés.

Labélisées « Ecole en démarche de développement durable, niveau confirmé » et Génération 24, l’école a pu sensibiliser et conduire des actions pédagogiques liées à l’éducation au développement durable mais aussi l’éducation à la santé et à la citoyenneté.  Le partenariat avec un club local de BMX Saint-Jean-d’Angély (nouveau sport aux jeux Olympiques de Tokyo en 2021) s’inscrit tout naturellement dans cette démarche afin de favoriser la mobilité active. Les objectifs sont de mener des actions autour du savoir rouler au cycle 2 et 3, de rencontrer Anne Rougié, entraineuse au club et ancienne sportive de haut niveau 7 fois championne de France et 3 fois championne d’Europe et enfin participer à un évènement du club.

Dans ce contexte, la venue de Sarah est TRES attendue et est l’occasion pour les élèves et toute l’école de partager les travaux réalisés, d’en savoir un peu plus sur la vie d’un sportif de haut niveau, sur les JO et JP. Tous les élèves de la maternelle au CM2 découvrent depuis l’année dernière l‘univers des JO et JP. lls ont déjà réalisé des productions diverses comme ces anneaux olympiques qui sont confectionnés à partir des mains de chaque enfant de l’école et que ne manque pas de remarquer Sarah.

L’affiche officielle des JOP 2024 vient juste d’être dévoilée, elle est déjà affichée dans les couloirs de l’école « Mais où est Sarah sur cette affiche ? » s’amuse le directeur. C’est le moment de l’attente pour Sarah, après avoir enchainé les compétitions, le championnat d’Europe très prometteur et le championnat du monde décevant, Sarah et Charline (sa co-équipière) attendent de savoir si elles seront ou non sélectionnées…. Mais ici tout le monde y croit !  « Dans le département, nous savons ce que nous allons faire lors des JO : nous allons vous supporter ! » précise avec enthousiasme Mme CARRE (DAASEN17).  La municipalité retransmettra dans la salle communale, durant l’été les épreuves et espère bien que Sarah sera en lice.

Quant aux élèves, deux classes ont été sélectionnées pour se rendre à une épreuve de para-athlétisme aux jeux paralympiques le 4 septembre 2024.  Les enfants rencontreront bientôt une jeune Bernaisienne qui va participer au relais de la flamme olympique.

Le moment de partage de la Flash mob est arrivé. Il fédère toute l’école. De la toute petite section au CM2, les enfants suivent quatre élèves du CE2 au CM2 qui les guident.  Sarah entre dans la danse !

Quand elle rencontre ensuite la classe des MS/GS dans la salle de motricité. Elle demande aux élèves s’ils font du sport. Une des réponses, interpelle la championne « Non, je fais de la danse ! ». « La danse, ce n’est pas du sport ? » interroge Sarah. Cette discussion sera un excellent sujet de réflexion en classe pour déterminer avec les élèves ce qui relève de la sédentarité, de l’activité physique, du sport. Ils expliquent ce qu’ils sont en train de faire « On a un parcours et on doit monter dessus, on fait de l’équilibre », comme Sarah sur son bateau.

Sarah comme à son habitude porte une attention particulière à chacun des enfants et est interpellée, parfois accaparée. 

Les plus grands ont bien compris qu’elle était là pour eux. Ils partagent avec elle des exercices d’échauffement qu’ils effectueront avant leur séquence de voile programmée au printemps. Ils y ont déjà réfléchi.  D’abord il faut coopérer, avoir confiance en soi et en l’autre. « Expliquez-moi, je vais peut-être utiliser vos exercices !  Après je vous partagerai les miens ». Aussi ils montrent à Sarah ce qu’ils ont imaginé. Sarah passe parmi eux pour les conseiller, corriger des postures : « Il faut que tu arrives à ce qu’il ait moins peur », « votre exercice est du relâchement mental, il faut être solide pour que votre partenaire ait confiance », « pour cet exercice à deux, il faut trouver le point d’équilibre, il ne faut plus que ça bouge, ne tirez pas sur les bras, n’appuyez pas sur les mains du partenaire, essayer tout seul avant si nécessaire, fixer votre regard sur un point », « sentez que vous respirez par le ventre, que vous êtes calmes, détendus, puis fermez les yeux, sentez ce qui se passe dans le pied, la jambe d’appui, faites-vous confiance ». Elle félicite une élève « Tu t’es bien récupérée, tu as respiré, cela t’a permis de retrouver ton équilibre, c‘est excellent ! ». Quel silence, quel moment de concentration, pointent alors les adultes présents. 

Le temps des questions, minutieusement préparé est venue et tous sont suspendus aux dires de Sarah.

Les questions portent sur le parcours de Sarah, sur des aspects techniques et sécuritaires au regard du pilotage de son bateau et également sur les émotions ressenties « Ce que je ressens à bord …. La glisse ! Ce bateau est très chouette, la sensation quand on est au ras de l’eau est extra, c’est du plaisir… tu vois un peu comme en vélo quand on ressent la vitesse. J’ai du plaisir à diriger mon bateau, sentir que j’arrive à aller là où je veux. ». « Et ta plus grande peur sur ton bateau ? ». Sarah se concentre, cherche « Difficile à dire… quand le bateau va vraiment très vite, je peux parfois avoir peur que Charline me pousse en naviguant et que mon pied reste coincé dans le footstraps, et moi avec alors que le bateau se retourne », « mais je tombe presque tous les jours et comme dit mon entraineur « Si tu ne te retournes pas 6 fois dans la journée, alors tu n’as pas appris, c’est comme les erreurs en classe, elles permettent d’apprendre ». « Mon bateau est dangereux, mon sport est stressant comme le ski, il y a des risques de blessures ». 

« Pour devenir champion, il faut pratiquer tous les jours, naviguer plusieurs fois par semaine et s’entrainer physiquement en plus de la navigation, se préparer mentalement. Si je m’arrête plus de 10 jours, alors je perds mes automatismes en navigation et surtout mon équilibre ! En pratiquant la navigation devient moins dure, c’est comme pour la lecture ou l’écriture ». Une petite leçon de vocabulaire s’engage alors à partir d’une question d’un élève : « sur un bateau, on ne dit pas une chambre mais une cabine, on ne dit pas un lit mais une banquette, on parle d’habitacle…. Ah ces marins, ils ont de nouveaux mots ! Quant aux voiles, selon les bateaux, on parle de la grand-voile, du foc, du spi, ou des génois, de la trinquette… , on parle aussi  d’une dérive, d’une quille sur les plus gros bateaux… et bien d’autres choses que vous découvrirez lors de votre séquence de voile ».

Interrogée sur les JO, Sarah évoque le splendide coucher de soleil de Rio. Elle leur raconte aussi son souvenir de l’arrivée de la flamme dans le stade, par un athlète à vélo dans les airs. La magie opère.

La matinée se clôture avec les enfants par des remerciements chaleureux à Sarah. C’est l’occasion pour Mme CARRE de souligner la qualité de ce temps partagé, riche d’expériences, sincère, authentique. « C’est également une vraie chance de vous avoir dans notre département, la chance que l’éducation nationale dans ce département ait une sportive d’excellence, une professionnelle professeure des écoles investie qui s’est rendue dans 8 écoles lors de cette année pourtant très chargée, pour promouvoir l’activité physique, les 30mn d’APQ mais aussi l’EPS ».

Quant à l’école et tous ses acteurs, ils ne sont pas oubliés « Merci M. le Directeur de nous faire aimer votre école ! ». Les parents d’élèves sont bien d’accord « Dans cette école, tous les acteurs s’investissent, l’équipe pédagogique est formidable et est la clé de la réussite ! ».  L’inspectrice de la circonscription, Mme Dupinay a eu, durant la visite, l’occasion de donner une des raisons de cette réussite : « dans cette école ayant un double labels, étant engagée dans le programme PHARE depuis la phase expérimentale, ayant le projet de création d’un pôle d’accueil pour les enfants de toute petite section, se lançant dans les classes flexibles et l’école du dehors…il n’y a pas d’empilage de dispositifs mais une articulation qui donne toute la cohérence à ce qui est mis en place ».

Nul doute que la venue de Sarah soit une plus-value dans le parcours sportif et citoyen des élèves !

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