« Les observations que nous avons faites dans de nombreuses classes en France et en Suisse font apparaitre que,dès le CE1, les élèves doivent copier « quelque chose » une à plusieurs fois par jour : une poésie en français, l’énoncé d’un problème en mathématiques, le résumé de la leçon écrite au tableau en histoire… Or l’étude des emplois du temps affichés montre que la copie est très rarement inscrite dans les heures d’enseignement
consacrées au français quand l’orthographe et la grammaire le sont systématiquement. Nous en déduisons que si, à l’école, on fait beaucoup copier, on fait rarement copier pour apprendre à mieux copier.
Cette observation permet sans doute d’expliquer les résultats de l’étude exploratoire que nous avons menée récemment en France. Dans celle-ci, nous avons évalué le nombre de mots correctement copiés en 3 minutes par plus de 100 élèves de CM1 et de CM2. Les différences sont considérables :
– Au CM1, ils copient en moyenne 53,2 mots et commettent 3,74 erreurs. Mais il apparait que les 10 % d’élèves les plus performants copient 72,5 mots et font 4,25 erreurs quand les 10 % les plus faibles n’en copient que 37 dont 5,75 de manière erronée.
– Au CM2, même constat, mêmes écarts : si la moyenne globale s’élève à 66,5 mots (4,24 erreurs), là encore, les 10 % les plus performants en écrivent 93,5 (3,5 erreurs) quand les 10 % les plus faibles n’en copient que 45 (6,5 erreurs).
Copier n’est pas une tâche simple ou mécanique. C’est une tâche complexe, exigeant différentes compétences qui font systématiquement défaut à certains élèves. En outre, les nombreuses erreurs et difficultés qu’ils constatent chaque année chez leurs élèves les conduisent à dire qu’il convient d’enseigner la copie mais sans très bien savoir comment s’y prendre. »
Extrait de « Scriptum »