Extrait :
« Dans le laboratoire ACTé de l’Université Clermont-Auvergne, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux consacrent une partie de leur activité de recherche à concevoir des outils didactiques dans le but d’améliorer la qualité de l’enseignement du Français au profit des apprentissages des élèves. Ils postulent le rôle formatif de ces outils dont l’usage contribuerait à l’évolution des pratiques professionnelles et à la réflexion des enseignants sur ces pratiques. C’est ainsi qu’ils affirment à propos d’un de leurs ouvrages, Lectorino & Lectorinette : « ceci n’est pas un manuel, c’est un dispositif de formation continue » (Goigoux & Cèbe, 2013, p. 5). Selon eux, les professeurs
qui utilisent un outil en s’efforçant d’en comprendre les fondements développent des
compétences professionnelles nouvelles qui perdurent et se transfèrent (Cèbe et Goigoux, 2018). Contrairement à leurs collègues universitaires qui refusent « de dire aux professeurs comment enseigner »
Les deux auvergnats ne pensent pas qu’un exposé de connaissances
scientifiques, même accompagné d’une méthodologie d’ingénierie pédagogique (Tricot & Musial, 2020), soit suffisant pour permettre aux enseignants d’inventer seuls de nouveaux scénarios pédagogiques. Ils préfèrent prendre le risque de leur proposer des techniques pour les inciter à essayer de nouvelles manières de faire. Ils postulent que cette dynamique contribuera à modifier le regard que ceux-ci portent sur les apprentissages de leurs élèves et à acquérir des connaissances qui, à leur tour, favoriseront le développement de nouvelles pratiques.L’ambition de cette étude est d’interroger leurs postulats.