LA CLASSE FLEXIBLE POUR FACILITER LA COOPERATION… ET VICE-VERSA !
1. Comment définir la coopération ?
Sylvain CONNAC, enseignant chercheur en sciences de l’éducation, maître de conférences à l’Université de Montpellier est le pédagogue qui actuellement nous livre le plus d’écrits sur les pédagogies coopératives. Voici comment il définit la coopération :
Elle se définit comme une relation de réciprocité équitable entre les élèves. Il s’agit d’œuvrer pour un projet commun, d’agir et d’apprendre à plusieurs.
Ce n’est pas la rivalité, la compétition : elle se distingue même de la collaboration qui induit une répartition des tâches selon les compétences de chacun, engage donc l’individu et moins le groupe.
Intervention du même auteur : https://youtu.be/lqOjmEbFPFY
La coopération, c’est aussi et surtout, une éthique, une philosophie. Nicolas Go (enseignant chercheur – Rennes 2) dans le N° 291 de la revue « Animation et Education » (nov-déc 2022) écrit :
Dire que la coopération est une éthique, c’est la concevoir comme un mode de vie. C’est pourquoi elle peut se présenter comme alternative à la scolastique, qui depuis des siècles, structure la forme scolaire. » Et il précise : éthique au sens de « un art de vivre la meilleure vie possible. »
La coopération est donc avant tout une expérience qui se vit au quotidien.
2. Quels liens entre classe flexible et classe coopérative ?
Une classe flexible est une classe dans laquelle se vivent de nombreuses situations de coopération.
Selon Alain Marchive (professeur honoraire de l’université de Bordeaux 2), ces situations de coopération se déclinent selon quatre modalités possibles :
- Aider
- S’entraider
- Travailler en groupe
- Rentrer dans des logiques tutorielles
Tous ces fonctionnements s’apprennent, en particulier l’entraide et le tutorat.
Pour approfondir la réflexion et mettre en œuvre cet apprentissage, nous vous conseillons de consulter les ouvrages de Sylvain Connac (CF point 3) proposant des pistes très concrètes (avec exemples d’outils).
→ Pas d’isolement, éducation à la relation
Il y a un travail à mener dès le début de l’année pour que ces pratiques deviennent quotidiennes et efficaces.
En classe flexible, les temps de coopération se retrouvent essentiellement lors des temps en autonomie.
Les élèves coopèrent :
- Lors des entrainements,
- Lorsqu’ils sont confrontés à des situations problèmes,
- Lorsqu’ils cherchent à stabiliser leurs savoirs,
- Lorsqu’ils construisent des contenus.
De par son organisation, la classe flexible facilite et incite les échanges, indispensables dans les situations de travail en binômes, en petits groupes, en demi-classe…
Ces interactions prennent aussi forme lors de conseils de coopération à l’élémentaire ou d’heures de vie de classe et/ou de temps de régulation mis en place par l’enseignant dans le secondaire.
Source : https://ce1cadm.blogspot.com/2015/12/conseil-de-cooperation-n3-du-20.html
Heure de vie de classe en 6ème, collège de Marans, 17.
En développant la coopération, la classe flexible devient un levier important pour travailler les compétences liées à la citoyenneté et œuvrer pour un climat scolaire positif, donc propice aux apprentissages.
3. Sur quelles ressources s’appuyer ?
- Ouvrages de Sylvain Connac :
- Site de l’OCCE 17 : Office Central de la Coopération à l’école (situé à La Rochelle) qui propose des formations, des actions pédagogiques et du matériel (jeux coopératifs, malles, séries de livres…)
Enseignant chargé de mission pour le département : Mathieu Sénégond
Ce principe s’adresse plutôt au second degré, cycle 4 et lycée et se base sur le principe que l’élève a besoin de mouvement pour s’impliquer et s’engager dans l’apprentissage. « A force d’être assis comme ça, on ne se sent plus, on n’existe plus » Claude Pujade-Renaud (« Le corps de l’élève dans la classe » 1970).