Développer l’autonomie

Qu’attendons-nous d’un élève autonome ?

  • être acteur de ses apprentissages (= être engagé)
  • savoir identifier ses besoins / ses difficultés
  • trouver la stratégie associée efficace
  • connaître et appliquer les règles de la classe

D’après David Sander (mercredi de la recherche Poitiers – 2023), les trois piliers de la motivation pour un élève sont les suivants :

  1. Sentiment d’appartenance
  2. Sentiment d’autonomie
  3. Sentiment d’efficacité

Les classes flexibles sont facilitantes pour développer ces sentiments.

Comment agir ?

Infographie par Manuelle Boucard

Des pistes… pour le matériel

A L’ECOLE PRIMAIRE

Les élèves identifient le matériel nécessaire à la tâche, cela est explicité par l’enseignant. Ils peuvent le récupérer facilement dans des endroits clairement identifiés. On n’hésite pas à discuter avec eux du choix de ces espaces qui peut aussi évoluer dans l’année si besoin.

Point de vigilance : si tous les casiers sont au même endroit, cela risque d’entrainer de l’agitation.

Ce fonctionnement impose en retour que les élèves respectent le rangement.

Astuce : un ou plusieurs élève(s) sont responsables du rangement. Les élèves attendent le feu vert du responsable de rangement pour avoir le droit de sortir.

Cette gestion autonome des cahiers peut être effectuée par un ou deux élèves distributeurs.

Classe de Stéphanie Bourdon

Un emplacement est indiqué pour ranger les trousses (2 bacs pour éviter l’affluence et pour gagner du temps dans la recherche). Cela permet aux élèves d’aller la chercher s’ils estiment en avoir besoin. Par exemple : quand je suis en regroupement en dirigé avec le maitre / la maitresse j’utilise l’ardoise qui est déjà en place donc je n’ai pas besoin de la trousse. Quand je réalise mon plan au brouillon sur un tableau blanc, ma trousse n’est pas utile.

Le matériel des ateliers est identifié par un numéro que les élèves retrouvent dans le meuble dédié. L’avantage est que ce système est rapide à mettre en œuvre et transférable pour chaque atelier. On pourrait remplacer le numéro par une photo de l’atelier.

DANS LE SECONDAIRE

Le matériel nécessaire au travail est mis à disposition des élèves dans un meuble dédié et accessible. L’étiquetage permet de rendre la logique du rangement explicite.

La logique retenue ici est : une colonne par niveau / Pour chaque colonne, les élèves trouveront : les plans de travail, les documents annexes de la séquence, les corrections et les fiches de mémorisation active.

Les supports de travail pour les élèves / Salle Colibri – Anne Lecorguillé

Les élèves disposent d’un meuble où ils peuvent déposer leur matériel personnel : cahier, manuel, porte-vues.

3 – 4 élèves volontaires se chargent en début de séance de distribuer ce qui sera nécessaire au travail. Ici, 6 classes donc 6 colonnes. Ils disposent également de papier de brouillon, de feuilles blanches, de fiches-méthode plastifiées.

Le matériel des élèves / Salle Colibri – Anne Lecorguillé

Enfin, à proximité de la porte d’entrée de la salle de classe, ils peuvent prendre du matériel mis à leur disposition. Ce matériel est choisi par l’élève en fonction de ses besoins du moment : besoin de mouvement (coussin dynair), besoin de confort (coussin galette) ou besoin d’isolement (paravent de concentration et casque anti-bruit).

Les accessoires pour travailler / Salle Colibri – Anne Lecorguillé
Les gymballs / Salle Colibri

L’enseignant.e dispose de son propre meuble de rangement, dont l’accès aux élèves est limité.

Les ordinateurs portables sont dans un meuble à roulettes fermé, rangé dans le coin de l’enseignant.e. Ce qui permet de contrôler le va et vient des ordinateurs portables et leur bon état.

Le meuble de rangement de l’enseignant.e / Salle Colibri – Anne Lecorguillé

Des pistes… pour l’aide

Les gobelets de couleur

Les 3 premiers gobelets de couleur sont confiés aux élèves. Ils doivent les empiler, les retourner et les poser sur leur table. Le gobelet de couleur correspondant à leur phase de travail doit être mis au sommet de la pile. L’enseignant.e se réserve les gobelets noirs et les attribue aux groupes qui dysfonctionnement.

Infographie à destination des élèves / Anne Lecorguillé

Le tétra-aide

est un outil, créé par Bruce Démaugé, qui permet à l’élève d’indiquer, tant à l’enseignant et à leurs camarades qu’à eux-mêmes, l’état de leur activité. Pour cela, il suffit de modifier la couleur du sommet de leur tétraèdre, posé sur le bureau (les significations pouvant varier selon les classes).

Proposition de séance en EMC présentation du tutorat (Astrid Dubois)

  • Je voudrais dans la classe que vous vous aidiez, que vous coopériez. Qu’est-ce que cela signifie ? Échanges.
  • Je vous propose du tutorat. Connaissez-vous ? Explications.
  • Consigne : vous allez inventer des petites scènes de théâtre en binôme. Un élève sera le tutoré (=celui qui se fait aider), l’autre le tuteur (=celui qui aide) // l’enseignant indique à la moitié des groupes qu’ils doivent faire du bon tutorat et aux autres du mauvais tutorat. Les élèves ne savent quels groupes imitent un bon tutorat ou un mauvais de manière à deviner après.
  • Passage des scénettes devant la classe : est-ce du bon ou du mauvais tutorat ? Demander aux élèves de justifier.
  • Création de l’affiche synthèse collective

Qui peut m’aider ?

Sur un tableau blanc, on écrit la question. Les élèves disponibles pour aider s’y inscrivent. Les élèves qui ont besoin d’aide regardent ce tableau et s’adressent au tuteur de leur choix.

Pour s’inscrire, le travail de l’élève tuteur aura été validé par l’enseignant.

Des pistes… pour la compréhension et la mémorisation

A L’ECOLE PRIMAIRE

Les affichages réalisés avec les élèves sont organisés par couleur.

  • Calcul : jaune
  • Règles d’orthographe : orange
  • Conjugaison : rose

Les affichages sont visibles le temps nécessaire de construction et d’appropriation de la leçon. Ensuite, on peut les ranger, par exemple sur un portant. L’élève pourra les consulter si besoin. (voir article sur les affichages) L’organisation des affichages par couleur permet à l’élève d’identifier son besoin rapidement et ainsi d’être autonome. Bien sûr, cela n’est possible que si l’enseignant a été explicite.

DANS LE SECONDAIRE

Sur les tableaux blancs, les élèves volontaires réalisent un travail de synthèse des exercices réalisés lors des plans de travail. Cela a de multiples intérêts :

  • Coopérer pour réaliser l’affichage : c’est l’occasion pour les élèves d’échanger, d’argumenter et de faire des choix partagés.
  • S’assurer de la bonne compréhension des contenus : les élèves peuvent faire des erreurs, oublier des notions importantes, formuler leurs idées de manière maladroite et … c’est tant mieux ! Ils se corrigent mutuellement et progressent ensemble.
  • Lister et commencer à mémoriser les essentiels de la séquence : d’un point de vue cognitif, ce travail permet d’amorcer le processus de mémorisation de la séquence.
L’utilisation des tableaux blancs / Salle Colibri – Anne Lecorguillé

La salle de classe étant partagée avec d’autres enseignant.e.s et les tableaux blancs devant être effacés, pour être en mesure de conserver le travail réalisé par les élèves, un paperboard a été utilisé.

Chaque classe dispose d’une feuille par séquence : les élèves savent qu’au fur et à mesure de l’avancement des exercices, ils doivent alimenter le paperboard afin d’y noter les essentiels du cours.

Lorsque la séquence est terminée, la feuille est affichée puis rangée, toujours à disposition des élèves.

Le recours au paperboard / Salle Colibri – Anne Lecorguillé

Ce travail en autonomie sur paperboard s’est avéré essentiel pour les élèves qui avaient des difficultés à réaliser des tâches finales complexes de type sketchnote ou développement construit en fin de cycle 4.

A l’usage, il s’est avéré que ces élèves étaient davantage en réussite grâce à la réalisation autonome de ces affichages intermédiaires.

Exemples de productions finales affichées sur un « fil à linge » / Salle Colibri – Anne Lecorguillé

La salle flexible facilite l’organisation du travail des élèves en ateliers.

Ici, au premier plan, un groupe d’élèves rédige un développement construit en 4ème à l’aide de 2 supports sur tableaux blancs :

  • Le brouillon qu’ils ont réalisé ensemble à droite
  • Le rappel de la fiche-méthode à gauche
L’atelier « Rédiger un développement construit en 4ème » / Salle Colibri – Anne Lecorguillé

Des pistes… pour la gestion de l’espace

Sur cet affichage organisant les ateliers, deux étiquettes (rectangle gris et rectangle bleu) permettent d’identifier les espaces pour réaliser cette tâche. Cela est sécurisant pour l’élève qui sait où il doit aller. Cela permet aussi, et notamment début d’année, de faire respecter le cadre et d’accompagner l’autonomie. Cette contrainte peut s’assouplir avec le temps.

Des pistes… pour les contenus

Proposer plusieurs niveaux. Les élèves apprennent à identifier leur niveau de maitrise pour s’entrainer sur le bon exercice. Bien sûr, cela s’accompagne. Les QR code peuvent correspondre à des exercices sans correction possible pour l’enseignant mais avec feed back pour l’élève. La banque d’exercices Learning apps permet un large choix d’activités et de niveaux. Ces QR code peuvent également être associés à des banques d’exercices en ligne mais avec identifiant comme Classe numérique qui permettra à l’enseignant d’observer le travail des élèves.

Aux cycles 3 et 4 et au lycée, les élèves peuvent utiliser en classe (mais aussi à la maison) et en autonomie des fiches de mémorisation active : ils s’entrainent à mémoriser les essentiels à deux ou trois de manière interactive.

Un exemple de fiche de mémorisation active en Histoire – Anne Lecorguillé
Le travail avec la fiche de mémorisation active / Salle Colibri – Anne Lecorguillé

Individuellement, ils ont également le choix d’avoir recours à des outils numériques tels que : Quizlet, Anki, Learning apps pour comprendre et mémoriser les essentiels.

Un exemple avec quizlet – Anne Lecorguillé

Dans la salle flexible, via des ordinateurs portables ou des tablettes, ils ont enfin accès à un digipad où ils pourront choisir d’aller :

  • Chercher une ressource nécessaire à leur travail.
  • Consulter des capsules vidéos complémentaires en lien avec la séquence sur laquelle ils travaillent.
Un exemple de digipad – Anne Lecorguillé

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