Les CM2 ont parlé avec leur famille du travail fait en classe à l’occasion des commémorations de la guerre 14-18. Plusieurs d’entre eux ont sollicité leurs grands-parents ou arrières grands-parents afin de faire rejaillir le souvenir de leurs aïeux (souvent leur arrière-arrrière grand-père, c’est à dire le grand-père de leur grand-père) qui ont combattu durant la Grande-Guerre. Voici une première série de textes de ces élèves.
Michel et Salvatore, par Marion
Voici ce que ma mère m’a raconté :
Ses deux grands-pères ont combattu durant la première guerre mondiale. Son grand-père paternel, Michel, né en 1894, a combattu pour la France et a fait partie des « poilus ». Il a participé à de nombreuses batailles (dont celles de la Marne et de Verdun) et s’est battu dans les tranchées. Il en est ressorti vivant et médaillé à plusieurs reprises, mais hélas, trois de ses frères n’ont pas eu cette chance et sont décédés très jeunes au combat.
Le grand-père maternel de ma mère, Salvatore, né en 1889, était italien. Il a combattu les français au début de la guerre, car l’Italie était une alliée de l’Allemagne. Ce n’est qu’en avril 1915, que l’Italie s’est rangée au côté de la France et de ses alliés. Il a donc également connu les batailles sanglantes et est devenu invalide : il a en effet inhalé des gaz dangereux sur le champ de bataille et a souffert de graves séquelles le reste de sa courte vie.
Il est « drôle », façon de parler, de savoir que mes deux arrières-grands-pères se sont battus l’un contre l’autre. Mais, malheureusement, ni l’un ni l’autre n’avaient décidé d’aller perdre les plus belles années de leur jeunesse dans cette terrible guerre.
Daniel, Louis, Emile, Léon, Jean-Baptiste et Alcide, par Victor
Du côté de ma grand-mère, ils étaient quatres frères. Seuls deux en sont ressortis vivants : Daniel, mon arrière-arrière-grand-père et Louis, son frère aîné. Les deux autres (Emile et Léon) sont morts en 1915, en seulement un mois d’écart. Ils vivaient en Picardie avant la guerre. Daniel est mort à 85 ans (il a commencé la guerre à 17 ans). Il était dans l’infanterie (il commbattait au sol). A part le grand-père maternel de ma grand-mère, qui a fui la Hongrie au début de la guerre, les grands-pères de mes grands-parents maternels ont tous fait la guerre.
Du côté de mon grand-père, ses deux grands-pères ont fait la grande guerre. Jean-Baptiste, son grand-père paternel, était fantassin (aussi au sol). Il vivait dans la Creuse. Il est mort très vieux, à 98 ans. Il était boulversé par la guerre et n’en parlais jamais. Son autre grand-père, Alcide, est mort à 78 ans. La guerre l’avait rendu furieux. Il disait qu’on leur donnait de l’alcool pour se donner du courage au moment de l’assaut. Il a meme jeté la médaille qui lui a été décernée à la fin de la guerre.
Georges Ployet, par Margaux
Mon arrière-arrière-grand-père paternel, Georges Ployet, a combattu pendant la Première Guerre Mondiale (1914-1918), il a été emprisonné pendant 4 longues et terribles années. Son frère Maurice Ployet a combattu à la célèbre bataille de Verdun et survécu à la guerre. Mon arrière-grand-père est né en 1922 après que Geoges soit revenu de prison et il sera le 4°enfant de la famille.
Paul Rossignol, par Arthur
Paul Rossignol était mon arrière-arrière-grand-père du coté de ma maman. C’était un poilu qui a participé à la première guerre mondiale. Il vivait dans des tranchées ou pleins d’obus s’écrasaient autour de lui et a survécu. Il a fait aussi la bataille du détroit des Dardanelles qui opposa l’empire Ottoman (les Turcs) aux troupes britanniques et Françaises. Du coté de mon papa, mon arrière-arrière-grand-père Basile Moisan a lui aussi fait la guerre de 14-18 et a survécu.
Jean Castrec, par Capucine
Antoine et Jean MOUVREOU, Léonie RIFFARD et Henri CLAVEL, par Taothily
Mon arrière-arrière-grand-père et mon arrière-grand-père ont été réquisitionnés dans les hôpitaux pour soigner les malades revenus de la guerre ou restés dans les villes aux alentours. Ils ont combattu pendant la guerre de 1939-1945 et Antoine Mouvreou est mort en quelques jours, alors que Jean Mouvreou a survécu et il est mort à l’âge de mes sept ans.
Mon arrière-grand-mère Léonie Riffard a vécu pendant la guerre 1914-1918 et son père Henri Clavel, mon arrière-arrière-grand-père, était armurier dans cette guerre. Il n’a pas été mobilisé car il fallait qu’il continue à fabriquer des armes.
Jean, par Nolann
Mon grand-père a retrouvé une lettre de son grand-père (jean)… « Chère famille, j’espère pour vous que la vie se mène bien à Parthenay, parce que moi je suis en première ligne. On se bat jour et nuit et la soupe est froide quand on la boit. Il y a des souris, rats, poux, puces dans les tranchées. J’espère que je sortirai vivant de cette guerre car chaque minute qui passe, j’ai l’impression que c’est la dernière. Adieu. » (j’ai raccourci et simplifié la lettre).
Finalement, Jean est sorti vivant de la guerre avec une jambe cassée et un œil perdu. Et c’est cette lettre qui se transmet de génération en génération dans la famille.