Article paru sur francetvinfo.fr le 10/07/2023
» C’est la première semaine des grandes vacances. Si vous ne savez pas comment occuper vos enfants, n’hésitez pas à sortir les jeux de société, car ils peuvent renforcer les compétences en maths en maternelle et primaire.
Des chercheurs d’une université de Santiago, au Chili, viennent de publier la synthèse de 19 études internationales, qui portent sur la pédagogie par le jeu. Il ressort que jouer à des jeux de société deux fois par semaine en moyenne, durant au moins 20 minutes peut renforcer les compétences mathématiques des enfants de trois à neuf ans.
Concrètement, après seulement un mois et demi de jeu à ce rythme (donc un peu moins que la durée des grandes vacances), pour un tiers des enfants, les résultats à des tests de raisonnement logique, de calcul mental, et même la motivation pour faire des exercices avec des chiffres sont devenus supérieurs à celles des enfants qui n’avaient pas joué à des jeux de société.
Quels sont les jeux concernés ?
Pour ce test, les chercheurs ont exclu les jeux de hasard et d’adresse et se sont concentrés sur les jeux dans lesquels le joueur doit décider comment bouger des pions ou de choisir des cartes de façon à modifier la situation des autres joueurs. Cela inclut, donc, bien sûr les échecs ou les dames, mais aussi des jeux plus simples comme le Monopoly, ou des jeux d’alignement de pions comme Othello ou Puissance 4.
Autres enseignements de cette étude : cela fonctionne aussi avec des jeux de raisonnement ou de stratégie sur écran. Mais il apparaît pour les enfants les plus jeunes, ceux de moins de six ans, ces jeux sur écran génèrent des apports moins importants que les jeux traditionnels.
Les jeux de société peuvent aussi développer d’autres compétences que les maths. D’autres études ont montré que les jeux de société en général peuvent aussi favoriser dès l’âge de trois ans, l’acquisition du langage, la mémorisation ou la pensée critique. Cela permet également la gestion des émotions : dans le jeu, il y a à la fois de l’interaction avec les autres joueurs et l’apprentissage de la frustration, car on gagne rarement à tous les coups. Les auteurs de cette étude militent donc pour que le jeu soit davantage utilisé comme outil éducatif à l’école. »
Anne Le Gall