Article élaboré avec des extraits du site Renouvo
(Réseau pour la nouvelle orthographe du français)
1/ Le trait d’union est remplacé par la soudure :
– dans tous les composés de contr(e)- et entr(e)-, (contrappel, entretemps)
– dans tous les composés de extra-, infra-, intra-, ultra- (extrafort)
N.B. Sauf dans les mots où la soudure engendrerait une prononciation défectueuse (extra-utérin).
– dans les composés d’éléments savants, en particulier en -o (autoécole)
N.B. Sauf dans les noms propres et termes géographiques où il sert à marquer une relation de coordination entre les deux termes (gréco-romain).
– dans les composés de formation onomatopéique ou dans des mots d’origine étrangère (bouiboui,weekend, un apriori).
– dans certains composés formés à l’origine d’un verbe et d’un nom, ou d’un verbe et de -tout, les composés avec basse-, mille-, haut(e)-, et quelques autres composés (croquemonsieur, mangetout, millepatte, portemonnaie, rondpoint, faitout, passeport, portefeuille).
N.B. Ils suivent donc la règle générale du singulier et du pluriel (un millepatte, des millepattes, un millefeuille, des millefeuilles).
Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d’union (vingt-et-un-mille-six-cent-deux, quatre-centième, un-million-cent).
N.B. On distingue ainsi quarante-et-un tiers (41/3) de quarante et un tiers (40 + 1/3)
2/ Le pluriel
Les noms composés, avec trait d’union, formés à l’origine d’une (forme verbale + nom), ou d’une (préposition + nom) prennent la marque du pluriel au second élément, seulement et toujours lorsqu’ils sont au pluriel
(un essuie-main, des essuie-mains, un cure-ongle, des cure-ongles, un garde-meuble, des garde-meubles, un après-midi, des après-midis).
N.B. La règle ne concerne pas les quelques composés dont le second élément contient un article (trompe-l’œil) ou commence par une majuscule (prie-Dieu).
Les noms empruntés à d’autres langues, dont le latin, suivent la règle générale du singulier et du pluriel des mots français (les boss, les gentlemans,les matchs, les minimas, les minimums).
3/ Les accents et le tréma
Devant une syllabe graphique contenant un e instable (dit e muet), on écrit è et non é. Ainsi :
– on écrit évènement sur le modèle de avènement, règlementaire, règlement, etc. ;
– les formes conjuguées des verbes du type céder, au futur et au conditionnel, s’écrivent avec un accent grave (elle cèderait → elle lèverait) ;
L’accent circonflexe disparait sur les lettres i et u (nous entrainons, il parait, flute, traitre).
Exceptions : le circonflexe est maintenu :
– au passé simple (nous vîmes, vous lûtes) et au subjonctif (qu’il partît, qu’il eût voulu) ;
– dans jeûne(s), les masculins singuliers dû, mûr et sûr, et les formes de croitre qui, sinon, seraient homographes de celles de croire.
Le tréma est déplacé sur la lettre u qui correspond à un son dans les suites –üe- et -güi- (aigüe, ambigüe, ambigüité).
N.B. Et le tréma est ajouté dans quelques mots (argüer, gageüre, rongeüre).
Pour l’accentuation, les mots empruntés suivent la règle des mots français (homéo-, un imprésario).
4/ Simplification des consonnes doubles
Les formes conjuguées des verbes en -eler ou -eter s’écrivent avec un accent grave. Les dérivés en -ment de ces verbes suivent la même règle (il détèle, il pèle, il étiquètera, il achètera ; nivèlement, renouvèlement).
Exceptions : appeler, (il appelle) jeter (il jette) et leurs composés (y compris interpeler)
Une consonne qui suit un e instable (dit e muet) est simple : on écrit lunette/lunetier, dentelle/dentelier, dentelière, prunelle/prunelier, comme noisette/noisetier, chamelle/ chamelier. De même : interpeler, nous interpelons…
Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s’écrivent avec une consonne simple, de même que leurs dérivés (girole,frisoter, frisotis).
Exceptions : les monosyllabes colle, folle, molle, bien implantés dans l’usage ; les mots de la même famille qu’un nom en -otte (botte/botter, flotte/flotter, flottement).
5/ L’accord d’un participe passé
Le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est invariable (les enfants que nous avons laissé partir → les enfants que nous avons fait partir, elle s’est laissé mourir → elle s’est fait mourir).
6/ Anomalies
Quelques familles sont réaccordées
(bonhommie → bonhomme, chariot → charrue, chaussetrappe → trappe, combattivité → battre, déciller → cil, imbécillité → imbécile, innommé → nommé, persiffler → siffler, prudhommie → homme, ventail → vent).
Quelques anomalies sont supprimées (assoir, douçâtre, exéma → examen, levreau → agneau, nénufar, ognon → pognon, relai → balai, saccarine, tocade, les participes passés absout et dissout, ).
La finale -illier est remplacée par la finale -iller lorsque le i qui suit les deux l ne s’entend pas (quincailler, serpillère).
N.B. On conserve toutefois le suffixe -illier dans les noms d’arbres et de végétaux (groseillier).
Et pour avoir tous les détails et les listes de mots touchés par cette réforme de l’orthographe, vous pouvez vous rendre là